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Vous avez dit précarité ?

21 mars 2017 - Association

Vous avez dit précarité ?

Le Conseil Départemental de la Creuse propose un appel à projet intitulé Territoire d’innovation sociale dont la première édition se termine le 31 mars 2017. Il rappelle que la  stratégie d’intervention du FSE pour 2014-2020 s’inscrit dans le contexte d’une crise économique et sociale majeure et qu’en Creuse l’axe 3 « Inclusion en direction des personnes en situation de précarité » est pour lui un priorité. Effectivement les éléments chiffrés présentés dans le paragraphe Contexte territorial méritent d’être rappelés.

« 3. 1 – Le contexte socioéconomique
Le Département de la Creuse comprend une population totale de 120 872 habitants au recensement du 1er janvier 2013, 2 arrondissements et 27 cantons. En 40 ans, la Creuse a perdu 33 292 habitants (22 %). Ce déclin s’explique en grande partie par le vieillissement important de sa population et du départ des jeunes vers les espaces urbains. En 2012, les personnes âgées de 60 ans ou plus représentaient 35 % de la population en Creuse contre 31 % en Limousin et 24 % en France métropolitaine.
En 2011, avec une moyenne régionale du taux de pauvreté de 15,4%, le Limousin se situe au-dessus de la moyenne nationale de 14,3%. En Creuse, il s’établit à 19,8%, un des plus fort taux en France métropolitaine. La pauvreté est ainsi omniprésente sur le territoire. La précarité liée à l’emploi est toutefois plus forte sur un axe en forme de fer à cheval allant des cantons de Bourganeuf, Aubusson, Chénerailles, Chatelus et Dun le Palestel, épargnant modérément l’axe routier de la N.145 de La Souterraine à Guéret et le Sud Est du territoire. Les situations en milieu urbain sont plus contrastées. Guéret connaît en particulier une situation de concentration de poches de pauvreté alors que les communes périurbaines accueillent des populations plus favorisées. La présence d’un parc de logements sociaux collectifs, notamment à La Souterraine, Aubusson et Guéret explique sans doute une concentration plus importante des personnes en situation de grande précarité liée à l’emploi (excluant notamment les retraités). Il convient toutefois de noter que 48,2% des bénéficiaires du RSA perçoivent des revenus d’activité. Au niveau national, ce taux est de 33%. Cette spécificité peut s’expliquer par la faiblesse des revenus d’activité en Creuse et une forte proportion de travailleurs pauvres.
La Creuse fait ainsi face à un contexte démographique et économique défavorable, au regard de la moyenne nationale comme de la moyenne régionale. Les principales faiblesses repérées sont celles qui caractérisent les zones rurales en difficulté :
> Un isolement important des personnes lié au déclin démographique, la dispersion de l’habitat et les difficultés de mobilité qui peuvent être d’origine tant matérielle que psychologique ou culturelle. Cet isolement renvoie également à la difficulté pour les personnes en situation d’exclusion d’accéder aux équipements et services.
> Une pauvreté marquée par l’importance des revenus de redistribution, une forte demande d’aide alimentaire et un nombre élevé de dossiers de surendettement pour des dépenses courantes notamment.
> Une croissance économique atone liée à la crise mais aussi au faible développement du tissu économique, notamment industriel, sur le territoire. Le secteur non marchand reste prédominant et le secteur marchand se caractérise par une surreprésentation des petites et très petites entreprises. Les propositions d’emploi sont souvent à temps partiel (en particulier aide à domicile) ou pour des contrats de courte durée (intérim, emplois saisonniers). Les destructions d’emplois ont été importantes dans le secteur du bâtiment. Il convient de noter la fragilité des employeurs en particulier associatifs, qu’il s’agisse de l’aide à domicile ou du secteur de l’Insertion par l’Activité Economique.
La Creuse dispose malgré tout d’atouts de nature à conforter les actions en faveur de l’inclusion active :
> La Creuse se caractérise par une homogénéité des situations de pauvreté selon un modèle qui pourrait être qualifié d’intégré. Cette situation neutralise la plupart des phénomènes de ségrégation territoriale, de discrimination et de grande exclusion (quasi absence des expulsions et du sans abrisme). Les valeurs d’entraide et de solidarité sont encore solidement ancrées tant au niveau des villages que des quartiers, faisant également place à l’accueil de nouvelles populations et à la valorisation de modes de vie dits alternatifs, présents notamment sur le plateau de Millevaches. Des initiatives sociales, économiques, environnementales innovantes voient le jour, privilégiant la mise en réseau et la coopération des acteurs, conformément à une longue tradition creusoise. Les interventions sociales départementales sont importantes (aides financières, actions d’insertion, territoires de proximité). Le tissu associatif local est dense dans tous les domaines : culture, sports, loisirs, solidarité, vie locale. Il s’appuie sur un nombre important de bénévoles et offre un espace de sociabilité de premier plan.
> Une offre de formation significative mise en oeuvre par la Région (Portail Limousin/Bouquet de services), les Maisons de l’Emploi et de la Formation (cité des métiers, Centre National des Arts et Métiers- CNAM), Association de la Formation pour Adultes -AFPA, GRETA renforcée par la présence de pôles de compétence, notamment à Guéret avec le centre de ressources domotique, licence et master domotique, DUT Carrières Sociales mais aussi BTS design à La Souterraine, CFPPA d’Ahun, Lycée des Métiers du Bâtiment de Felletin. Les Groupements d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification- GEIQ sont également bien implantés dans les domaines de l’agriculture, du bâtiment et, prochainement, dans les métiers du secteur médico-social.
> Une volonté partagée des partenaires de lutter contre la pauvreté et pour l’inclusion des publics en difficultés. La Creuse étant un département à faible densité démographique, les principaux acteurs sont peu nombreux, se connaissent et travaillent dans un état d’esprit d’échange, de dialogue et de coopération. Cela permet des modes d’organisation locale qui peuvent être plus souples en rendant possible la mise en place d’actions « sur mesures ». En Creuse, la politique de développement local est fortement soutenue par tous les niveaux de collectivité : Région, Département, Pays sur la base de territoires de projet portant, notamment, des animations locales actives dans différents domaines : dispositif local d’accueil, habitat, ingénierie de projets innovante et participative (ex. de la Fabrique des futurs sur le Pays Combraille en Marche).
Le secteur économique offre également des opportunités à saisir en matière de développement en particulier dans le domaine de l’économie du vieillissement ou silver-économie. La meilleure reconnaissance du secteur de l’économie sociale et solidaire par la loi doit permettre de recourir à de nouveaux outils, plus adaptés, afin de renforcer son attractivité. La présence prédominante de petites entreprises n’entre pas en contradiction avec les valeurs de l’ESS et permet qu’autant de passerelles et d’associations puissent constituer des Pôles Territoriaux de Coopération Economique, propres à revitaliser l’économie locale. La petite taille des structures permet d’envisager des gisements d’emplois non pourvus à ce jour en raison notamment de la dispersion du besoin et d’une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences peu développée.«